Next Generation UE : un plan de relance inédit

    [fa icon="calendar"] publié le Jun 5, 2020 12:00:00 AM, écrit par Quentin Martel

    L’un des pères de l’Europe, Jean Monnet, déclamait « L'Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crise ».

    Cette fameuse citation a récemment encore prouvé sa véracité. En effet, le mercredi 27 mai dernier marquera le jour - historique ! - où Bruxelles aura présenté un plan audacieux de sortie de crise COVID-19 pour l’ensemble de l’Union Européenne : ni plus ni moins qu'un plan de relance de 750 milliards d’euros dans le but de venir en aide aux populations et aux économies du Vieux Continent durement touchées par le COVID-19. 

     

    🌍 Next Generation UE

    Ursula von der Leyen, actuelle présidente de la Commission Européenne, propose aux États membres d’emprunter 750 milliards d’euros sur 30 ans. Ce plan de relance, nommé Next Generation UE, ne commencera qu’à partir de 2028, et vient s’ajouter au budget européen de long terme (de 1 100 milliards d’euros de 2021 à 2027). 

    Ainsi, ce budget faramineux viendra s’adosser aux budgets classiques à travers les programmes Erasmus, Horizon et autres fonds de cohésion du rattrapage économique. 

    Concrètement, il prévoit 500 milliards de subventions et 250 milliards de prêts aux États membres affectés! 

    Autre nouveauté, et non des moindres, il permet à la Commission d’emprunter des fonds sur les marchés financiers afin de mettre en place des ressources propres. 

    Si ce plan, caractérisé par de réelles innovations qualitatives, est accepté par les pays membres de l’Union Européenne feront franchir un pas historique à l’intégration européenne. 

     

    📂 Un nouveau volet de lutte contre les crises

    Le fonds de relance, en plus de venir en aide aux États membres, servira également à soutenir les entreprises. Enfin, un nouveau volet va voir le jour, il aura pour but de créer et améliorer la réactivité des outils européens de lutte contre les crises. 

    Plusieurs objectifs sont définis pour appuyer ce plan : 

    • Objectif 1 : Aider les Etats membres
    • Objectif 2 : Soutenir les entreprises nationales
    • Objectif 3 : Constituer des stocks de matériel, améliorer l’entraide entre les États, développer un sens citoyen européen...

    L’idée générale est, bien entendu, de surmonter cette crise, et de se prémunir contre une éventuelle autre crise, de quelque sorte qu’elle soit.

    Ce troisième volet aura plusieurs objectifs : 

    • Constituer des stocks de matériel 
    • Améliorer l’entraide entre les États… 

    De manière à ce que l’Union Européenne ne soit pas prise au dépourvu si une nouvelle crise devait voir le jour.

     

    ⏳ Le temps des négociations

    Les dirigeants Mark Rutte (Pays-Bas), Stefan Lofven (Suède), Mette Frederiksen (Danemark) et Sebastian Kurz (Autriche), réunis sous la bannière des « quatre frugaux », se sont opposés à l’initiative franco-allemande visant à partager 500 milliards d’euros de dette au niveau européen pour aider les pays les plus touchés par la crise du coronavirus. Les négociations avec ces « quatre frugaux » risquent de se poursuivre au-delà du prochain sommet européen (des 18 et 19 juin prochains) voire même jusqu’en juillet, date à laquelle l’Allemagne prendra la direction de la présidence tournante de l’UE. 

    Pour autant, il est à noter que tous les dirigeants européens ont pris pleinement conscience des conséquences de cette crise. Les économies du Sud de l’UE ont été beaucoup plus touchées que celle du Nord, et ont menacé de faire exploser la zone euro, déjà fragilisée par d’autres clivages économiques aggravés par les crises migratoires. Une action rapide et décisive s’imposait.

    Néanmoins, il faut reconnaître le mérite du Président de la République française et de la Chancelière allemande qui ont pris l’initiative de réactiver l’historique moteur franco-allemand face à cette fragilité européenne.

    Plus encore, c’est surtout à Angela Merkel que l’on doit ce rebond, car en brisant le tabou de la dette commune, elle a fourni un tremplin à la Commission pour proposer ce plan ambitieux. 

     

    Reste à savoir si un accord pourra être trouvé entre les partisans du plan, ses détracteurs, et les indécis, à l’heure où l’UE doit, une fois de plus, faire preuve de cohésion !

     

    Sources : lemonde.fr ; lepoint.fr ; la-croix.com

    Catégories: Economie, Société

    Quentin Martel

    écrit par Quentin Martel