Quel avenir pour les néo-banques et pure players ?

    [fa icon="calendar"] publié le Oct 12, 2018 12:00:00 AM, écrit par Louis de Champs

    Apparues dans le sillage d'Internet, les banques en ligne ne seraient toujours pas rentables à en croire une étude de l'ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution). A l'heure où les acteurs se multiplient et où les campagnes marketing sont de plus en plus agressives, quel futur se dessine pour ces banques d'un genre - plus si - nouveau ?

    les banques en ligne en pleine conquête

    Boursorama, ING Direct, Fortuneo, et récemment N26 ou Revolut, figurent parmi les acteurs bancaires à avoir fait le pari du 100% digital. Plusieurs facteurs ont permis leur apparition et leur développement, notamment l'ouverture du marché à la concurrence, l'évolution des modes de consommation et les nouvelles technologies.

    D'après l'ACPR, en 2017, 4,4 millions de français auraient ouvert un compte à titre particulier dans l'un de ces nombreux établissements. La banque en ligne de la Société Générale, par exemple, a déjà conquis 1,5M de particuliers depuis sa création, avec une très forte croissance sur ces 18 derniers mois. HelloBank!, du groupe BNP Paribas et avec laquelle Credit.fr possède un partenariat, totalisait 350 000 clients à la fin de l'année dernière. Les dernières néo-banques à défrayer la chronique par leurs prouesses économiques, N26 et Revolut, rassemblent quant à elles déjà plus de 575 000 clients français.

    "Les nouveaux acteurs bancaires ont progressivement réussi à s'installer dans le paysage bancaire français pourtant mature. 6,5% des Français en sont aujourd'hui clients. Par leur dynamisme commercial, ils sont devenus des acteurs incontournables de la banque de détail en France", détaille le rapport.

    Si la croissance de ces acteurs est forte sur un marché saturé d'offres, très peu d'établissements peuvent cependant se targuer d'être réellement indépendants, à l'instar des Fintech N26 et Revolut. La majorité des néo-banques sont en effet souvent adossés à de grands groupes bancaires, désireux de proposer des solutions adaptées à des clients de plus en plus indépendants et exigeants. Par exemple, l'offre Orange Bank est commercialisée en partie dans les boutiques physiques de l'opérateur. La notion de banque 100% en ligne est donc légèrement remise en question dans ce cas.

    Un modèle économique encore incertain

    Au-delà de s'affranchir d'infrastructures coûteuses et peu adaptées à leur cible, les néo-banques, ou pure-players, mettent en priorité l'accent sur des offres commerciales agressives et ultra compétitives. "100€ offerts pour l'ouverture d'un compte", "tenue de compte gratuite", "aucun frais de retrait à l'étranger", chaque argument fait mouche face aux services facturés, voir sur-facturés, par les banques traditionnelles. Et d'après l'ACPR, ces dépenses en marketing et en acquisition ne permettraient justement pas à la majorité des entreprises étudiées de rentrer dans leurs clous.

    A ce stade, le secteur, et l'APCR, se posent donc la question de la rentabilité. Comment dégager des revenus avec des offres alléchantes et du tout-gratuit ?

    "Pour l'ensemble de ces acteurs, 20% des clients rapportent systématiquement plus de 80% des revenus", rapporte l'ACPR.

    La solution viendrait de deux stratégies :

    1. devenir la banque de référence de sa clientèle, de manière à augmenter les encours et les produits vendus,
    2. améliorer sa rentabilité en maîtrisant parfaitement ses coûts et notamment ses coûts liés au risque.

    L'ACPR émet donc quelques réserves sur la direction que devrait prendre le marché de la banque de détails en ligne dans les années à venir. Elle souligne d'ailleurs le fait que certaines banques traditionnelles ont retardé, voir annulé, le lancement de leur solution 100% digitale.

    De votre côté, avez-vous ouvert un compte dans une néo-banque ? Etes-vous satisfait(e) de votre choix ?

    Catégories: Banque, Innovation

    Louis de Champs

    écrit par Louis de Champs