Dette française Covid-19 : quel avenir ?

    [fa icon="calendar"] publié le Mar 19, 2021 12:00:00 AM, écrit par Quentin Martel

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    En 2020, la dette publique de la France a atteint 20 points, soit environ 120% du PIB. Cette augmentation résulte de la hausse des dépenses de soutien aux entreprises et aux ménages, ainsi que de la chute des recettes (estimée à 215 milliards d'euros).

    💰 D’où provient l’argent qui soutient la dette ? 

    En France, pour subvenir aux crises financières, il n’existe qu’un seul et unique mécanisme de financement : l’emprunt ! L’Etat emprunte ce dont il a besoin sur les marchés financiers. Il fait appel à l’Agence France Trésor, chargée des opérations de mise sur le marché d’obligations et de bons du Trésor. 

    La dette française est considérée comme une valeur sûre, tout simplement parce qu’elle honore sa signature sans aucun défaut de paiement et ce, depuis des années. L’Etat ne rencontre donc aucun problème pour trouver des créanciers.

    Les acquéreurs de dette sont pour l'essentiel des investisseurs institutionnels comme des fonds de pension* et des assureurs. S’y ajoutent les banques centrales - la BCE détient environ 20 % de la dette française - les banques commerciales et les fonds mutuels. 

    *Organisme de placement collectif gérant collectivement en capitalisation les retraites et l'épargne salariale.

     

    📈 L’augmentation de la dette : un danger pour l’économie ?

    Si les économistes sont unanimes sur la question, et alertent sur les risques d’une augmentation sans frein de la dette, ils tempèrent : “La dette française reste soutenable en l’état, même après une année 2020 exceptionnelle”, explique Arthur Jatteau, maître de conférence en économie et sociologie à Lille. Il ajoute “[qu']on peut creuser le niveau de la dette tant qu’on arrive à la rembourser dans de bonnes conditions”. 

    Le pacte de stabilité et de croissance (PSC) prévoit que la dette d’un Etat membre de l’UE ne pourra pas dépasser 60 % du PIB. Le seuil de 100 % du PIB est considéré comme la ligne rouge à ne pas dépasser. Pourtant, la France reste solide, même avec une dette à 120 % du PIB !

    Les investisseurs ont confiance dans la dette française, pour les raisons évoquées ci-dessus. En réalité, le seul coût pour l’Etat, ce sont les intérêts payés chaque année, et qui affichent des niveaux historiquement bas. De fait, emprunter coûte de moins en moins cher à la France. 

    Ainsi, une dette qui augmente n’est pas nécessairement dangereuse pour l'État, tant que la confiance des investisseurs reste la même, et que les taux d’intérêts restent bas.



    💡 Rembourser la dette

    Les économistes s’accordent à dire qu’il faut baisser la dette lorsque les crises sanitaires et économiques seront passées. 

    Trois leviers d’actions pour rembourser  : 

    • les impôts 
    • la baisse de la dépense publique 
    • la croissance du PIB

    A ce jour, le gouvernement a exclu le recours aux impôts et s’oriente vers un cantonnement de la dette, c’est-à-dire séparer la dette liée au Covid du reste de la dette publique, et à la rembourser intégralement via une taxe spécifique ou via l’utilisation d’une taxe déjà existante. 

    Cependant, d’autres économistes dont Thomas Piketty soutiennent l’annulation de la dette détenue par la BCE, afin de faciliter la reconstruction sociale et économique post pandémie.

     

    Reste maintenant à savoir quelle sera la décision prise... Ce dont on peut être sûr, c’est que le débat politique est lancé, et qu’il ne manquera pas de devenir un thème crucial de l’élection présidentielle de 2022.

     

    Source : lemonde.fr ; lesechos.fr ; france24.com

    Catégories: Entreprise, Economie

    Quentin Martel

    écrit par Quentin Martel